Menu
Libération

35 heures: la droite fait contrition. Au cinquième jour du débat, RPR et UDF ont révisé à la baisse leurs amendements.

Article réservé aux abonnés
publié le 5 février 1998 à 19h35

Martine Aubry a trouvé la recette pour transformer un projet de loi

qui continue de laisser sceptique l'opinion publique en un joli succès parlementaire. Hier, à l'Assemblée nationale, au cinquième jour de débat sur les 35 heures, le refus de la ministre de l'Emploi d'examiner les tombereaux d'amendements de la droite a porté ses fruits. De mauvaise grâce, le RPR et l'UDF ont accepté d'en retirer une trentaine et de priver de parole la moitié de leurs orateurs. Un aveu d'échec pour la droite, qui n'aura mis que vingt-quatre heures à se lasser de la stratégie d'obstruction mise en oeuvre par une poignée de ses députés. Et à comprendre qu'elle n'était pas forcément porteuse dans son électorat.

Arme parlementaire. Mardi, 22 heures. Martine Aubry tire la première salve: «Je constate que l'appel que j'avais fait à la sagesse des députés n'a pas été entendu sur tous les bancs. Je demande donc la réserve pour les amendements qui suivent.» La «réserve» est une arme parlementaire à la discrétion du gouvernement; elle permet de repousser à plus tard l'examen des amendements indésirables, en escomptant que, la fatigue aidant, l'opposition finisse par y renoncer. Or, il reste encore 300 amendements pour le seul article 1er du projet de loi, celui qui fixe la durée du travail à 35 heures en l'an 2000. Alors la ministre de l'Emploi pilonne. Tout au long de la soirée, par paquets de plusieurs dizaines, elle trappe les amendements de la droite. Au passage, celui de Michel Crépeau (PRG, Charen