Menu
Libération

La fin du tout-grande vitesse. Les deux lignes sont l'ultime concession de Voynet et de Gayssot.

Article réservé aux abonnés
publié le 5 février 1998 à 19h35

«Il faut à la France une politique des transports plurimodale»,

avait dit Jean-Claude Gayssot quelques semaines après sa nomination à la tête du ministère de l'Equipement et des Transports. Déjà, l'orientation gouvernementale était à «l'équilibre». On plaidait en faveur d'un dosage plus savant entre le rail, la route et les transports urbains. Surtout, il fallait en finir avec le tout-TGV. Le comité interministériel, réuni hier à Matignon, vient de poser la première pierre de ce «rééquilibrage» économique et politique. Au programme des investissements ferroviaires 1998: du TGV-Est assurément, du TGV-Rhin-Rhône en avant-projet, et un demi-milliard de francs par an consacrés à la modernisation du réseau classique. Des décisions qui ont un petit air de famille avec celles prises, deux jours plus tôt, sur le nucléaire: fermeture de Superphénix, redémarrage de Phénix, un peu d'argent pour les énergies renouvelables.

De toute évidence, Gayssot et Dominique Voynet, la ministre de l'Environnement, ont décidé de ne pas coller au schéma TGV adopté en 1992 et de consacrer de l'argent à autre chose qu'à la grande vitesse. Le gouvernement estime que les 1 300 kilomètres du réseau TGV constituent une trame assez large pour que l'on n'engouffre pas des dizaines de milliards de francs de fonds publics à construire des morceaux de grande vitesse un peu partout en France. Pourtant, la fin du tout-TGV, réclamée haut et fort par la ministre verte, ne signifie pas encore «plus de TGV du tout». E