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Libération

Les antieuro reviennent à la charge. Hier, lors d'un colloque, Villiers et Pasqua ont annoncé l'apocalypse.

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publié le 5 février 1998 à 19h35

On les croyait éteints, ils se réveillent. Les antimaastrichtiens

redonnent de la voix au fur et à mesure que se resserre le calendrier de l'entrée dans l'euro. Hier, plus de 1 000 personnes ont participé au colloque «L'euro de tous les risques», organisé notamment par la députée UDF des Yvelines, Christine Boutin. Toute la journée, universitaires et politiques, de droite comme de gauche, ont dressé un tableau apocalyptique de la future monnaie unique.

Fonds de commerce. D'emblée, le sénateur RPR des Hauts-de-Seine, Charles Pasqua, et le président de Mouvement pour la France, Philippe de Villiers ­ désormais les deux principaux défenseurs du fonds de commerce antimaastrichtien depuis le revirement de Philippe Séguin ­, ont donné le ton. Et ça dégage: «On entrera dans Euroland comme dans un parc d'attractions, s'est exclamé le député de Vendée, il s'agit de vivre sans gouvernement, sans politique, sans démocratie.» «L'indépendance de la Banque européenne s'apparente à une nouvelle forme de dictature, au sens strict du terme, à l'échelle européenne», a renchéri Charles Pasqua qui n'a cessé de dénoncer «cette nouvelle inquisition qui cloue au pilori celui qui émet le moindre doute». Selon lui, il est encore temps de revenir en arrière: «Il n'est pas de traité sur lequel on ne puisse jamais revenir. (") Qu'on consulte les Français et qu'on leur demande franchement, direc- tement, de choisir leur destin.»

Effondrement économique, montée du chômage, perte de souveraineté, chaos socia