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Libération

35 heures: questions d'argent à l'Assemblée. A partir de l'an 2000, l'aide aux entreprises ne sera pas conditionnée à des embauches.

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publié le 6 février 1998 à 19h41

Après les petites phrases assassines, les vraies questions. Hier, à

l'Assemblée, les députés de l'opposition ont tenté de mettre Martine Aubry en difficulté sur son projet des 35 heures. Non plus en la noyant sous un flot d'amendements fantaisistes, mais en pointant «les zones d'ombre» du texte. Ou, selon une version plus vacharde, en s'en prenant à «cette véritable usine à gaz» que constitue l'article 3, consacré aux aides financières apportées aux entreprises qui réduiront leur temps de travail. La discussion sur cet article clé du projet, entamée mercredi, se poursuivait hier en fin de journée. Et elle a apporté son lot de révélations. La ministre de l'Emploi a confirmé qu'une aide structurelle «d'environ 5000 F» par salarié et par an serait versée, en l'an 2000, à toutes les entreprises dont la durée effective de travail sera ramenée à 35 heures. Surprise: cette aide ne sera assortie d'aucune obligation d'embauche. Alors que les entreprises qui réduiront leur temps de travail dès demain, et qui bénéficieront, pour cela, d'aides dégressives plus importantes sur cinq ans (entre 9000 et 13000 F la première année) doivent, elles, embaucher 6% d'effectifs supplémentaires. On peut se demander, dans ces conditions, si les entreprises n'ont pas intérêt à attendre le prochain millénaire pour bouger... «Non, rétorque un conseiller de Martine Aubry. Celles qui ne négocient pas tout de suite seront dans l'incertitude, puisque l'aide structurelle ne sera vraiment finalisée que dans u