Philippe Séguin, le président du RPR, était d'une humeur massacrante
mercredi, en lançant la campagne de l'opposition pour les élections régionales et cantonales de mars prochain. Il avait de quoi. Le soir même, à peine rentré de Normandie et de Bretagne, où il avait fait ses premières rencontres électorales, il avait rendez-vous avec son homologue de l'UDF, François Léotard. Il s'agissait de sceller, «au plus haut niveau», quelques accords défaillants, sur le terrain, entre les deux formations de la majorité. En l'occurrence, il s'agissait de l'Alsace, où le sénateur RPR du Haut-Rhin, Hubert Haenel, a manifesté des velléités de partir en franc-tireur, avec l'ambition clairement affichée de briguer la présidence actuellement détenue par le centriste Adrien Zeller. Le RPR a promis qu'il était prêt à exclure son dissident si celui-ci persévérait. L'affaire est donc considérée comme réglée. Officiellement. Pour les deux formations de l'opposition, le seul cas de litige national est le Nord, où l'UDF soutient une liste conduite par le député-maire de Valenciennes, Jean-Louis Borloo (Force démocrate). Le RPR veut en investir une autre, conduite par l'ancienne ministre Colette Codaccioni. Comme les choses ne sont jamais simples, la formation gaulliste a le soutien du député UDF Philippe Vasseur, qui est, lui, tête de liste... dans le Pas-de-Calais. «En plus, on se bat pour une région qui n'est pas à nous et qu'on n'a aucune chance de gagner», soupire un négociateur.
Ainsi vont les