La convalescence est longue. La préparation des élections régionales
est poussive. Le projet est en panne. Quant à l'organisation de la droite, elle est encore à venir. Le RPR, le week-end dernier, a resserré les rangs derrière Jacques Chirac. L'UDF s'est empressée de récuser ce leadership si les gaullistes font du chef de l'Etat le chef de l'opposition, «c'est leur affaire», a répliqué le président de Démocratie libérale, Alain Madelin. Il est pourtant un point sur lequel l'ensemble des formations de droite se retrouve aujourd'hui: le discours libéral. Pour justifier l'existence de sa boutique, chacun le défend à sa façon. Il est vaguement teinté de «social» à Force démocrate, de «national» au RPR, et présenté en version brute chez Madelin. Depuis la dissolution ratée, c'est aussi l'inspiration de tous les discours du président de la République.
Ancêtres hexagonaux. Mais les libéraux ont compris que ça ne suffisait pas à susciter un engouement auprès de l'opinion pour une doctrine testée avec les déconvenues électorales que l'on sait entre 1986 et 1988. Aussi ont-ils entrepris, Alain Madelin en tête, de se ressourcer à l'aide d'un concept opportunément ressuscité: le «libéralisme à la française». Le député-maire de Redon qui, à peine arrivé aux commandes de l'ancien Parti républicain, l'a rebaptisé Démocratie libérale, vient de sortir un ouvrage au titre éloquent Aux sources du modèle libéral français (1). Il y convoque les mânes des ancêtres hexagonaux du libéralisme