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Libération

Une véritable déclaration de guerre

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L'assassinat de Claude Erignac est l'aboutissement d'une stratégie de la tension.
publié le 7 février 1998 à 19h47

L'assassinat du premier représentant de l'Etat en Corse, même s'il n'avait pas été revendiqué hier soir, sonne comme une véritable déclaration de guerre. Il est surtout l'aboutissement d'une stratégie de la tension, menée par les divers groupes clandestins depuis quelques semaines. Dernier épisode en date, la conférence de presse clandestine tenue le dimanche 25 janvier par le FLNC-Canal historique dans le maquis, près de Ponte-Leccia, en Haute-Corse. Le texte de 6 pages, lu par un porte-parole entouré par une vingtaine d'hommes armés, dénonçait l'attitude adoptée par le gouvernement socialiste depuis la proclamation unilatérale par les clandestins d'une trêve des actions armées en juin 1997. «La gauche, au pouvoir depuis huit mois, n'a donné à ce jour aucun signe tangible d'une réelle volonté de se détourner des graves erreurs de ses prédécesseurs.» S'en prenant aux «ministricules» envoyés en Corse, taxés «d'arrogance» et de «mépris» envers le peuple corse, les clandestins concluaient en annonçant qu'ils ne «renonceront pas à occuper militairement l'espace du politique». Au lendemain de ces déclarations, un haut responsable policier en poste à Ajaccio estimait que «tout va dans le sens de la tension» et que se préparaient «quelques équipées sauvages en Corse comme sur le continent». Une analyse partagée par de nombreux observateurs en Corse, étayée par la décomposition avancée des mouvements politico-militaires. Depuis plusieurs mois, en effet, le FLNC-Canal historique est