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Analyse

Corse : Le terrain restait miné

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Les tergiversations politiques, les divisions des nationalistes et l'approche des élections préparaient le retour de la violence.
publié le 9 février 1998 à 19h50

La mort, vendredi soir, d'un représentant de l'Etat français en Corse ne peut pas surprendre les autorités. Rien à voir avec une sorte de «coup de tonnerre dans un ciel bleu», comme voudraient le faire croire quelques communiqués officiels publiés samedi. Car depuis plusieurs semaines, toutes les informations convergeaient vers une reprise des actions violentes, prêtées à l'avance à des groupuscules nationalistes. La «fenêtre de tir» avait même été relativement bien définie par des responsables policiers, entre la fin janvier et la mi-février, et dans tous les cas, avant les élections territoriales. Non pas que cette échéance représente un enjeu majeur pour les indépendantistes car s'ils disposaient d'une dizaine de sièges toutes tendances confondues dans l'Assemblée sortante, ils sont en revanche persuadés d'avoir, cette fois, d'ores et déjà perdu la partie. La Cuncolta, le parti-vitrine du FLNC-Canal historique, et qui présente une liste sous l'étiquette Corsica Nazione, reconnaissait d'ailleurs vendredi dans son hebdomadaire U Ribombu que «l'hypothèse n'est désormais plus à exclure» d'une «absence de toute représentation nationalitaire (sic) dans le champ institutionnel».

Le retour annoncé d'une violence politique, qui ne s'est jamais absentée très longtemps, prend le contexte électoral pour caisse de résonance. Mais il s'inscrit dans le cadre d'un long pourrissement de la situation, de la récente implosion de la nébuleuse terroriste et de la reprise en mains des affaires