Jean-Pierre Raffarin, vice-président de Démocratie libérale (UDF),
président du conseil régional de Poitou-Charentes, sénateur de la Vienne, ancien ministre des PME du gouvernement d'Alain Juppé, explique pourquoi l'opposition n'a rien appris depuis sa défaite aux législatives de 1997, et pourquoi elle commettrait les mêmes erreurs si elle revenait immédiatement au pouvoir. Entretien.
Huit mois après les législatives, l'opposition a-t-elle tiré les enseignements de la défaite?
Une période nouvelle doit s'ouvrir au lendemain des élections régionales. Si, depuis les législatives, certains à droite ont pensé d'abord à la succession de Jacques Chirac, les assises du RPR viennent de montrer que cette succession n'est pas ouverte. Depuis huit mois, le président de la République a développé deux atouts: sa position institutionnelle d'une part, son contact populaire de l'autre. En revanche, la succession de Jospin, elle, est ouverte, ce qui change la logique de l'opposition. Il ne s'agit plus de dégager un homme, une image, une perspective, mais un projet, une méthode, une équipe. Or, depuis les élections législatives, nous n'avons progressé sur aucun de ces sujets.
Cela ne semble pas être la priorité de la droite...
Il nous faut pourtant sortir des ambiguïtés. Si nous retournons au gouvernement dans les mêmes conditions, nous connaîtrons les mêmes échecs.
Quelles sont ces ambiguïtés?
Par exemple, l'incapacité que nous avons, sur des projets concrets, de concilier la nécessaire aspiration