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Libération

Quand Sampieru prévoyait «des actions contre l'Etat colonial»

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En janvier, «Libération» recevait un texte du groupe relié à l'assassinat du préfet par l'arme découverte sur le lieu de l'attentat vendredi.
publié le 9 février 1998 à 19h51

L'attentat contre le préfet de Corse Claude Erignac n'est pas revendiqué, mais il porte une signature. Celle de membres d'un mystérieux groupe «Sampieru» (lire aussi page 4). L'arme utilisée par les tueurs provient en effet de l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella, au sud d'Ajaccio, dans la nuit du 5 au 6 septembre 1997. Ce soir-là, vers 1 heure du matin, deux gendarmes de cette minuscule brigade rentrent de patrouille, lorsque cinq hommes cagoulés et armés leur tombent dessus. Les deux militaires sont neutralisés, une vingtaine de kilos d'explosifs sont déposés dans les locaux. Le groupe prend la fuite en emmenant ses deux prisonniers. Ils seront abandonnés à une quinzaine de kilomètres, menottés et en caleçons, en plein maquis, non loin de leur fourgon incendié. La gendarmerie, elle, sera fortement endommagée par l'explosion. Les armes et les uniformes ont disparu.

«Idéal légionnaire». Cette action d'éclat sera revendiquée par un communiqué non authentifié, frappé d'un sigle composé d'une tête de Maure et d'un bras tenant une kalachnikov, parvenu à Libération le 10 octobre 1997. «Le groupe Sampieru fidèle à l'idéal parachutiste et légionnaire animé par un esprit de combat sans aucune compromission avec le pouvoir politique déclare solennellement qu'il poursuivra la lutte contre l'Etat français.» Dans le même texte, ce groupe revendique également la bombe déposée devant l'Ecole nationale d'administration, à Strasbourg, le 4 septembre. Mais, surtout, l'auteur de ce texte