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Libération

L'Assemblée adopte les 35 h en première lecture. Avant le vote, Michel Crépeau (RCV) a cependant fait entendre ses différences.

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publié le 11 février 1998 à 20h04

En dépit d'un couac au sein de la majorité plurielle, l'Assemblée

nationale, qui a connu hier une affluence record, a adopté, en première lecture et, après deux semaines de débat, le projet de loi sur les 35 heures. Sur 570 suffrages exprimés, il y a eu 316 pour (PS, PC, RCV) et 254 contre (RPR et UDF). Le texte sera examiné au Sénat à partir du 3 mars.

Comme souvent dans les cérémonies, il s'est trouvé quelqu'un pour jouer les trouble-fête. C'est Michel Crépeau, président du groupe RCV (Radical, Citoyen, Vert) qui s'y colle au moment des traditionnelles «explications de vote». S'adressant à Martine Aubry, il commence: «Dans son ensemble, le groupe RCV votera votre texte"» Puis le député-maire (radical de gauche) de La Rochelle se lâche: «Il aurait pu être meilleur! Il permettra sans doute de créer des emplois, mais on ne sait pas au juste combien"» A droite, on tend l'oreille. Crépeau poursuit: «Madame la ministre ne manque ni de courage, ni de volonté. Mais je suis plus réservé en ce qui concerne le réalisme" Toutes les entreprises ne se ressemblent pas.» Le coup de pied de l'âne arrive: «Vous m'aviez dit, madame, que vous acceptiez la modulation sur l'année.» Le maire de La Rochelle brandit une lettre. Pendant les débats, la ministre de l'Emploi a effectivement rejeté plusieurs amendements des radicaux en faveur de l'annualisation, au motif que celle-ci existe déjà dans le code du travail. Sur les bancs de l'opposition, on se pâme. Michel Crépeau n'en a pas fini. «Il faut