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Libération

18 ans de réclusion pour le «papa-poule» violeur

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Sa fille, qui a tenté de le tuer, est jugée aujourd'hui.
publié le 12 février 1998 à 20h06

Antoine Taboni a été condamné hier soir à dix-huit années de réclusion criminelle. Le jury de la cour d'assises du Nord a estimé que ce père «ignoble», ce «salaud», comme l'a décrit son défenseur, maître Eric Dupond-Moretti, avait violé sa fille. La jolie Leyna, celle qu'il adorait, son aînée qui le suivait partout, même quand il allait au lit. Celle qui, il y a trois ans, a voulu le tuer. Elle l'a raté et comparaît depuis ce matin devant cette même cour du Nord dans le box des accusés. Hier, l'avocat général, Luc Frémiot, a dit à la fille qui prend la place de son père: «S'il existe, je vous promets, Leyna, que vous irez au paradis.»

«Tous les jours». Les jurés ont délibéré pendant un peu moins de deux heures pour se forger l'intime conviction qu'Antoine Taboni a commencé à abuser de sa fille la veille du jour anniversaire de ses 13 ans. L'avocat général avait réclamé une peine de vingt ans d'emprisonnement. Pour les viols de Leyna, et aussi pour les «actes de torture» et «barbarie» à l'encontre de ses autres enfants. Le jury n'a retenu que les viols. Luc Frémiot les a racontés, la voix brisée par l'émotion: «C'est vous, le "papa poulecomme vous vous décrivez, qui lui avez appris la douleur au ventre, le sang qui coule le long des jambes. Bon anniversaire Leyna! Et après ce premier viol, il y a eu tous les autres. Partout. N'importe comment. Tous les jours.» L'avocat général a ouvert le journal intime de la jeune femme. Elle avait commencé à l'écrire quand e