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Libération

20 ans de zigzags politiques dans la Ville. Aubry reçoit aujourd'hui le rapport Sueur qui avance 50 propositions pour les cités.

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publié le 13 février 1998 à 20h13

Martine Aubry va recevoir officiellement ce matin le rapport de la

mission dirigée par Jean-Pierre Sueur, maire socialiste d'Orléans. Le document avance 50 propositions pour la Ville. Deux axes forts: le changement d'échelle des politiques urbaines, avec la création de conseils d'agglomération, et la mise en place d'un plan de dix ans, accompagné de très lourds investissements (Libération du 10 février). Le texte devrait servir de base à la rédaction d'un projet de loi attendu pour l'automne. Libération revient sur les grandes étapes de la politique de la Ville.

1977-1987: le temps des pionniers Été 1981. Dans la banlieue de Lyon, les rodéos se multiplient. En trois mois, une soixante de véhicules sont incendiés. La France découvre ses cités, des Cocotte-Minute sans soupape. Pour la gauche, qui vient d'accéder au pouvoir, c'est le départ de la politique de la Ville. En 1977, Jacques Barrot, ministre du Logement, avait lancé l'opération «Habitat et vie sociale» dans une cinquantaine de zones sinistrées. Mais il s'agissait d'un travail sur le bâti, sans prise réelle sur les contextes sociaux et culturels. Cette fois, l'Etat va s'investir tous azimuts. Il improvise un «modèle français» de prévention de la délinquance, avec trois axes: prévention, répression, solidarité. Le Conseil national de prévention de la délinquance (CNPD) est créé en 1982. Il essaimera une centaine de conseils départementaux et plus de 800 conseils communaux (843 en 1997). Avec la décentralisation balbuti