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Libération

Le PS s'englue dans la panade provençale. Les luttes intestines risquent de lui faire perdre une région à sa portée.

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publié le 13 février 1998 à 20h16

«Lulu» a prévenu tous les socialistes: «Ce n'est pas à 74 ans que je

vais me faire tondre!» Lucien Weygand, président du conseil général des Bouches-du-Rhône, l'a redit le 3 février à François Hollande, premier secrétaire du PS, contraint de goûter à la bouillabaisse des socialistes provençaux. Il l'a certainement répété hier midi à Michel Vauzelle, chef de file de la gauche pour la présidence de la région Paca (Provence-Alpes-Côte-d'Azur), venu lui rendre visite en son palais du département. Et en le quittant, l'ancien garde des Sceaux n'avait toujours pas sondé les intentions dudit «Lulu»: sa menace de déposer des listes dissidentes pour les régionales demeure. Devant sa mise à la retraite annoncée, Lucien Weygand se rebiffe: pas question de céder sans combattre, après les cantonales du mois de mars, la présidence du conseil général à François Bernardini, patron de la fédération PS et ennemi de longue date. Son entêtement risque d'empêcher la gauche de conquérir une région à sa portée. Et fait le jeu de la droite: Jean-Claude Gaudin, maire UDF de Marseille et président sortant de la région, a toujours entretenu des relations courtoises avec son homologue départemental. Du coup, la querelle est remontée jusqu'au bureau national du PS mardi dernier. Même les éléphants se sont réveillés. Pierre Mauroy, sénateur-maire de Lille (Nord), s'est fâché pour dire en substance que «le feuilleton des Bouches-du-Rhône a assez duré. Cette fédé est invraisemblable». Laurent Fabius, une fo