Reporté à trois reprises en quatre mois, le congrès du FLNKS s'est
tenu ce week-end en Nouvelle-Calédonie. Il a permis à la mouvance indépendantiste de ressouder des liens pour le moins distendus entre ses composantes et de définir sa stratégie pour la reprise des négociations tripartites sur l'avenir institutionnel du territoire. Le dossier du nickel désormais réglé, le FLNKS a pu enfin s'exprimer d'une seule voix pour préconiser une reprise des discussions politiques avec l'Etat et le RPCR (la droite locale, anti-indépendantiste), les deux autres signataires des accords de Matignon de 1988. Réunis dans la tribu de Nakéty, sur la côte est, les indépendantistes ont réaffirmé qu'ils négocieraient sur la base de leur projet d'«Etat associé avec la France», un concept qui pour l'heure n'existe pas dans la Constitution française. Pour eux, le futur Etat kanak doit prendre corps dès 1998 via un «processus irréversible» de rétrocession de souverainetés. Les pourparlers interrompus depuis avril 1996 devraient reprendre à Paris à la fin février. Si cette reprise de contacts débouche sur des perspectives fructueuses, Lionel Jospin pourrait se rendre en Nouvelle-Calédonie les 4 et 5 mai à l'occasion de l'inauguration du centre culturel Jean-Marie-Tjibaou. Dernier des grands travaux présidentiels de l'ère Mitterrand, ce centre est censé symboliser la reconnaissance du peuple kanak par l'Etat français et les différentes communautés calédoniennes. Le Premier ministre tiendrait alors un