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Libération
Portrait

Pierre Mauroy. Gros Quinquin.

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1973 - 1998 : Lille a changé de siècle. Acteurs célèbres ou anonymes de la ville-creuset.
publié le 17 février 1998 à 18h21

Il y a vingt-cinq ans, celui qui allait devenir en 1981 le premier Premier ministre de François Mitterrand était élu maire de Lille. Deux années plus tôt, Augustin Laurent, maire depuis 1955, l'avait appelé sur sa liste pour lui passer le flambeau en cours de mandat. «Je voulais être député-maire du Cateau-Cambrésis, raconte-t-il, et j'avoue que cela ne me plaisait pas beaucoup.» En socialiste discipliné, Pierre Mauroy obtempère.

Son premier parcours comme adjoint chargé de l'habitat en 1971 le conduit à l'ancienne chapelle du palais Rihour, fermée par des chaînes. «J'y ai trouvé la plus formidable collection de toiles d'araignées que j'aie jamais vue.» C'est devenu l'office du tourisme. Puis à la vieille Bourse, sur la Grand'Place: «Elle était fermée, et, par des hublots en plastique, on entrevoyait au milieu de la cour une statue de Napoléon offerte par les industriels du sucre.» Wazemmes, «où régnait la tristesse la plus insoutenable; mais sur le zinc des cafés, il y avait des petits cochons-tirelires où chacun mettait son obole pour les vieux ou pour que les enfants aillent à la mer»; mais sur le zinc des cafés, il y avait des petits cochons-tirelires où chacun mettait son obole pour les vieux ou pour que les enfants aillent à la mer». Et il y avait le bidonville des Dondaines, «un no man's land où vivaient encore 171 familles. Un matin, les rats avaient mordu les pieds d'un nouveau-né. J'ai entrepris de les reloger une à une. Pas facile: le bonheur est une idée relative»