Ce sont des petits riens qui comptent. Que Dominique Strauss-Kahn
ait pu faire semblant d'hésiter entre son tout-puissant ministère de l'Economie et des Finances et la présidence de l'Ile-de-France en dit finalement assez long sur la place qu'ont réussi à se tailler les régions dans le paysage politique. Peu importe que le ministre ait toujours su qu'il allait, in fine, préférer Bercy. La tragi-comédie autour du leadership socialiste dans la région parisienne a contribué à consacrer l'importance prise par la dernière-née des institutions.
Echec en 1969. Les régions sont les filles de Gaston Defferre et de ses lois sur la décentralisation (1982-1983). Avant cela, il n'y avait rien, ou peu de chose. Pour tout dire, les régions avaient même complètement raté leur départ dans la vie: le 27 avril 1969, 53,17% des Français avaient, par référendum, dit «non» au projet de régionalisation engagé par de Gaulle. Plus que les malheureuses régions, c'était évidemment le fondateur de la Ve République qui était visé dans l'affaire. Mais cet échec différait leur naissance.
Tout finit pourtant par arriver. En 1972, les régions deviennent des établissements publics autonomes, présidés par le préfet. Et, en 1982, donc, par la volonté du ministre de l'Intérieur Gaston Defferre, elles se débarrassent de la tutelle administrative et financière du préfet pour accéder, comme les communes et les départements, au statut de collectivité territoriale.
Encore un peu de patience et, en 1986, les conseillers