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Libération

Régionales 98. Le fief test de la succession Le pen. En Paca, le président du FN semble piétiner derrière Mégret.

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publié le 17 février 1998 à 18h16

Marseille, Nice, Cagnes-sur-Mer, envoyé spécial.

«Un complot bien avancé étouffe la France», «on bâillonne son peuple pour le priver de son propre pays», «nous avons sur notre territoire une cinquième colonne potentielle!»" Depuis plus d'une heure, Jean-Marie Le Pen prêche. Avec son micro-cravate, il déambule sur la scène du Dôme de Marseille et enchaîne les prophéties, surfant sur cette «peur» qui, selon lui, «règne à tous les niveaux». Pourtant, en ce début de campagne, la salle, à moitié vide, est amorphe: le numéro de Le Pen ne fait plus recette. Le leader d'extrême droite est obligé d'enfoncer le clou: «Peut-être que certains d'entre vous n'y croient pas encore, mais la disparition de la France est en train de se produire!» L'apocalypse est pour demain; les élections régionales, elles, semblent bien loin. Comme en 1992, Le Pen, tête de liste dans les Alpes-Maritimes, postule de nouveau à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca). Mais le coeur n'y est plus. A l'évocation du duel qui l'opposait il y a six ans à Bernard Tapie, il exhale des relents de nostalgie: «J'ai toujours trouvé que c'était un adversaire superbe"»

A la tribune, il ne fait qu'effleurer son programme pour la région et la stratégie du FN. Quelques minutes plus tôt, Bruno Mégret, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône, s'est chargé de donner le ton, pourfendant les chefs de file de la gauche, Michel Vauzelle, et de la droite, François Léotard, et le président sortant, Jean-Claude Gaudi