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Libération

Cantonales 98. Président de conseil général: les rites du politiquement local. Le travail quotidien de Charles Miossec, qui gère le Finistère.

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publié le 19 février 1998 à 18h29

Quimper, envoyé spécial.

«Là, c'est le quart d'heure agricole», sourit un assidu de la salle kitsch années 70 du conseil général du Finistère. Avant l'ouverture de la séance, les dernières nouvelles des cantons s'échangent autour du grand cercle formé par les pupitres des élus. Comme tous les six ans, la moitié de l'assemblée départementale sera renouvelée les 15 et 22 mars. Il y aura des cantons ruraux ou maritimes, comme ceux de Ploudalmézeau, Rosporden, Le Guilvinec; et ceux plus urbains de l'agglomération brestoise.

Pour plusieurs conseillers généraux qui ne se représentent pas ou ont l'assurance d'être battus, c'est aujourd'hui l'ultime séance. Charles Miossec, président RPR du département, a, lui, un budget de quelque 2,8 milliards de francs à faire adopter. Ton patelin, allure bonhomme, il est l'archétype de l'élu local. Député, maire d'une commune de 9 000 habitants (Landivisiau), il s'enflamme surtout pour le canton, «gage d'une démocratie de proximité». Rituel immuable. Avec sa majorité confortable (36 élus sur 54), Charles Miossec n'a qu'à égrener les 120 projets de délibération qui composent l'ensemble de son budget. Le rituel est toujours le même. Un rapporteur présente une ligne de crédit, l'opposition lâche quelques mots (elle vote 95% des délibérations, pour la plupart «d'intérêt général»), puis le président répond et met aux voix. Il conçoit son rôle «comme celui d'un chef d'orchestre, qui n'a jamais délégué son fauteuil à l'un de ses vice-présidents pour dir