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Libération

Régionales 98. Balladur laboure l'Ile-de-France de haut. La présidence de la région l'intéresse moins qu'un retour en grâce.

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publié le 19 février 1998 à 18h29

Edouard Balladur est un goinfre. Il a faim d'une victoire de sauveur

dans cette Ile-de-France que la droite pourrait perdre. Faim aussi de revanche, dans l'ancien fief électoral du chef de l'Etat, sur ces bataillons chiraquiens aujourd'hui au garde-à-vous derrière lui. Faim surtout de retrouver sur l'échiquier politique un standing digne de la très haute opinion qu'il a de sa personne. Pour calmer ses appétits, l'ancien Premier ministre mène une campagne gloutonne. Elle le conduit tous les jours depuis quatre mois à dévorer l'asphalte parisien et à avaler des kilomètres d'autoroutes franciliens. «Un arrondissement le matin, un département l'après-midi et un meeting le soir pour se faire la voix», sourit un de ses proches.

Sur le terrain, Edouard Balladur se la joue désormais vieux briscard: pas de visite au salon de coiffure «pour ne pas gêner ces dames avec des bigoudis», petit mot dans les cafés à chacun y compris (et surtout) aux piliers de comptoir, regard droit dans les yeux à la maman et caresse sur la joue du petit dernier, «si mignon». Au pas de charge, il enchaîne les visites d'ANPE, d'entreprises, de lycées professionnels, de haltes-garderies... Et garde, en bon pompidolien, un gros faible pour les inspections de chantiers autoroutiers ou ferroviaires.

Fiches magiques. Sa campagne est aussi chronométrée qu'un planning de chef d'Etat en déplacement. Avec de gros moyens et une équipe très professionnelle autour de lui, il fonctionne avec un système de notes. Tapées à l