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Libération

Président de région: un patron aux pouvoirs limitrophes. En Midi-Pyrénées, Marc Censi rêve d'envergure.

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publié le 20 février 1998 à 18h36

Toulouse, de notre correspondant.

Avec des «si», le président de Midi-Pyrénées mettrait bien sa région en bouteille. L'UDF Marc Censi est plein d'idées sur l'université ou le réseau routier, «mais je ne pourrai les imposer à personne. La région n'est pas une puissance financière, et elle n'a aucun pouvoir normatif». L'élu peut porter le costume avec plus ou moins d'élégance, mais la présidence d'une région est avant tout l'exercice d'un pouvoir qui n'existe pas vraiment.

Marc Censi a signé ce jour-là à Foix un contrat de terroir avec les communes des vallées d'Ax, 5 615 habitants. L'engagement est pris de «rapprocher les hommes et les initiatives autour d'un projet commun». Marc Censi a parlé, d'abord. Puis noté sans broncher les discours du préfet de l'Ariège et du président socialiste du conseil général. «Personne n'a lu ce contrat de la même manière. Chacun y a pêché ce qui l'arrange, remarque-t-il après coup. Mais l'essentiel pour moi est qu'ils travaillent désormais ensemble.»

Humble mais combatif. Droit derrière sa cravate jaune, le stylo-plume à la main, Marc Censi a en tout cas parfaitement mimé le rôle du président qui donne l'impulsion. «En fait, un président de région fédère l'improbable, relativise l'un de ses directeurs de service plus terre à terre. La région n'a pas d'autres pouvoirs que de faire causer ensemble des présidents de conseil général qui d'ordinaire préfèrent se détester.» C'est souvent ingrat, la politique régionale. Mais pas toujours ennuyeux.