Tancé mais absous, le maire RPR de Paris, Jean Tiberi, a vu vendredi
son élection comme député de la deuxième circonscription de la capitale confirmée par le Conseil constitutionnel. Les neuf sages ont cependant constaté un «cumul» de «faits graves et répétés au sein du même arrondissement», en l'occurrence le Ve, fief de Tiberi. Pire, ces «irrégularités» sont «de nature à accréditer l'existence d'une manoeuvre dans les conditions d'établissement de la liste électorale». C'est justement ce que prétendait la candidate PS, Lyne Cohen-Solal, qui avait déposé l'un des recours en arguant notamment d'une «falsification massive des listes électorales». Mais selon le Conseil, cette «manoeuvre condamnable» n'a «pas altéré la sincérité du scrutin» ni suffi à «inverser le résultat de l'élection». C'est l'écart de voix les 2725 suffrages d'avance qu'il possédait sur son rival qui a sauvé Jean Tiberi.
En clair, même si, selon le Conseil inhabituellement sévère dans la formulation de ses attendus, le maire de Paris a sans doute triché, il l'aurait emporté de toute façon. Jean Tiberi s'est aussitôt dit «satisfait de la décision du Conseil constitutionnel qui a statué en droit», tandis que les bouchons de champagne sautaient à l'hôtel de ville. «Il aurait tort de parader trop vite, a répliqué Lyne Cohen-Solal en estimant que le Conseil avait «inventé une nouvelle sorte de député: le député fraudeur confirmé». Soulignant que les sages avaient «fermement constaté la tricherie», elle ajoute