Gap, Fos, Marseille, envoyé spécial.
Michel Vauzelle manie volontiers l'humour, et là, il a fait fort: choisir l'olivier, «symbole de paix et prospérité», comme emblème de campagne, quand, au PS des Bouches-du-Rhône, on se balade, soit avec des couteaux dans le dos, soit avec des casseroles aux fesses. Il fallait oser. Il l'a fait, et on pourrait presque lui tirer son chapeau, si le malheureux ne risquait pas de ramasser une casquette, au soir du 15 mars.
Courageux, donc, ce gardian d'Arles, qu'on disait trop prudent. Depuis que dure la guerre des socialistes, Michel Vauzelle, 53 ans, aurait pu continuer de compter les morts, d'attendre que ça passe. Mais ça ne passe pas, car les combattants sont jeunes et fringants. Le député-maire d'Arles s'est dit que, s'il restait hors du ring, ça ne changerait jamais. Il s'y est jeté.
Pour enlever à la droite une région qu'elle gère depuis douze ans, l'ancien porte-parole de François Mitterrand à l'Elysée a rassemblé ses atouts: une gauche dite «plurielle», PS-PC-radicaux-chevènementistes unis, même si les écologistes l'ont boudée, notamment dans les Bouches-du-Rhône, le département le plus gros pourvoyeur de sièges. L'ancien garde des Sceaux a aussi survécu aux âpres négociations avec la fédération PS, même si ça lui vaut de justes critiques sur sa «liste d'appareil». Il s'est entouré de la ministre de la Justice Elisabeth Guigou dans le Vaucluse, de l'ancien ministre des Affaires sociales Jean-Louis Bianco dans les Alpes-de-Haute-Proven