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Libération

Cantonales. Bernadette, première dame en son canton. La femme du Président se représente dans son fief corrézien.

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publié le 23 février 1998 à 18h46

Corrèze (chef-lieu de canton), envoyé spécial.

Verts paysages de petite montagne, douceur de la lumière, pureté de l'air; au soleil de février, entre plateau des Millevaches et Tulle, ce n'est que bonheur des yeux. Corrézienne par les liens du mariage, une Parisienne résume. «François Mitterrand avait une très belle formule: "Donner du temps au temps. Elle convient bien à ce pays. Ici, on peut s'arrêter, poser son sac sur le bord de la cheminée en granit. On est au calme, on brise le rythme infernal qui vous oblige à courir toute l'année.» Ainsi parle Bernadette Chirac de son canton de Corrèze, un peu plus de 3 000 électeurs.

Ici, la première dame de France échappe à sa caricature. Depuis le 19 janvier, elle a pris ses quartiers pour deux mois au château de Bity, froide demeure du XVIe siècle qui hébergea Léon Trotski en 1935, devenue propriété familiale dans les années 70. Elle y a posé son sac et lui a substitué un cartable lourd de plusieurs dossiers qu'elle fait soupeser à l'importun, pour preuve de son labeur. Dedans, il y a tout ce qu'il lui faut pour oser sa première mondiale. Car c'est bien une première qu'elle s'apprête à tenter le 15 mars. A-t-on jamais vu épouse de chef d'Etat en exercice se présenter à une élection? La candidate passe en revue les cinq continents, à la recherche d'un précédent glorieux. Mais rien ne vient à sa mémoire. «Je suis la première femme de chef d'Etat qui ait jamais sollicité un mandat électif», en déduit-elle. Situation exceptionnelle qu