Ça ne plane pas pour elle. A trois semaines des élections, la droite
n'en finit plus de patauger. Pire encore, elle semble avoir accepté la noyade. «C'est une étape d'une longue marche. Quel que soit le résultat, Lionel Jospin sera toujours Premier ministre le lendemain», a expliqué hier le président du RPR, Philippe Séguin, sur TF1. Et de râler contre la concomitance des scrutins régionaux et cantonaux: «Comment voulez-vous que les gens y comprennent quelque chose?» «Ces élections n'ont jamais passionné les Français», a, pour sa part, constaté Charles Pasqua interrogé sur Europe 1. Il faut dire que Philippe Séguin et Charles Pasqua ont de quoi être de mauvaise humeur. Comme les autres leaders de l'opposition, ils ont cru, un temps, retrouver un peu d'air frais. Lionel Jospin, aux prises avec les revendications des chômeurs, leur a paru couler à son tour. Le président de Force démocrate, François Bayrou, d'ordinaire plus prudent, enterrait déjà le chef du gouvernement: «Le mythe Jospin est fini.» Sauf qu'aujourd'hui, la mauvaise passe gouvernementale est oubliée, le Premier ministre remonte la pente et la droite est retournée là où elle est depuis juin: au point mort. «L'opposition n'est pas attractive, commente un proche de François Bayrou. Quand on prend un gadin, on met du temps à s'en remettre.»
Vieux slogans. Tous se sont résignés à une défaite le 15 mars. Reste à savoir quelle sera son ampleur. S'ils attaquent le gouvernement (loi sur la nationalité, sur l'immigration,