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Libération

Trois têtes politiques au Conseil constitutionnel. Egalement juristes, les trois personnalités nommées inversent le rapport gauche-droite.

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publié le 23 février 1998 à 18h48

C'est un Conseil constitutionnel soupçonné de marchandages

politiciens et affaibli par les ennuis judiciaires de son président, Roland Dumas, qui a été partiellement renouvelé samedi. Pierre Mazeaud et Jean-Claude Colliard (lire ci-dessous) font leur entrée parmi les «sages» du Palais-Royal, respectivement désignés par le président de la République, Jacques Chirac, et celui de l'Assemblée nationale, Laurent Fabius. Simone Veil avait, elle, été nommée dès le 11 février par un président du Sénat, René Monory, empressé d'exercer ses prérogatives constitutionnelles.

Il est indéniable que les trois nouveaux ont une solide formation juridique. Ils ont aussi un profil très politique. Deux d'entre eux ont été ministres de droite, le troisième est un socialiste de longue date. Ce pedigree est d'autant plus remarqué que leur arrivée correspond à un changement de majorité rue Montpensier. Depuis neuf ans, le Conseil constitutionnel était composé en majorité de «sages» nommés par la gauche (cinq contre quatre); la proportion est désormais inversée. A noter aussi l'entrée concomitante de Simone Veil, militante européenne, et de Pierre Mazeaud, antimaastrichtien convaincu, à l'heure où la Constitution de 1958 doit régulièrement être révisée pour s'adapter à l'évolution de la construction de l'Europe.

Sans doute ces décomptes n'auraient-ils guère d'importance si le Conseil, qui fêtera ses 40 ans à l'automne, avait atteint une réelle maturité politique. Or l'institution n'a toujours pas acqu