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Libération
Portrait

Trois têtes politiques au Conseil constitutionnel: Mazeaud le chiraquien.

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publié le 23 février 1998 à 18h49

Voilà au moins une promesse que Chirac a tenue. En entrant au

Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud, 68 ans, docteur en droit, ancien magistrat, ancien ministre, député ­ et accessoirement vainqueur de l'Everest en 1978 ­ , réalise un vieux rêve. Issu d'une famille de juristes (son père, ses oncles), l'ancien anarchiste se met au service des gaullistes en 1961. Il fait du cabinet ministériel, est élu député en 1968, puis nommé secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports (1974-1976). Réélu député de Haute-Savoie en 1986, il devient un parlementaire singulier. Assidu ­ c'est rare ­, turbulent ­ c'est plus fréquent ­, indépendant et colérique, Mazeaud a le mérite de ne pas confondre le rôle du législateur avec la défense d'intérêts particuliers, fussent-ils ceux de sa circonscription. Fidèle chiraquien, il a toujours manifesté son hostilité à la construction européenne.

Professeur agrégé de droit public à l'université de Paris-I, Jean-Claude Colliard, 51 ans, est un vieux mitterrandiste. Dès 1969, il se place dans son sillage, en se ralliant à la Convention des institutions républicaines, dominée par le futur chef de l'Etat. En 1981, il rejoint son mentor à l'Elysée, au poste de directeur adjoint de cabinet, auprès de l'influent André Rousselet, puis un an plus tard comme directeur en titre. Dans ses fonctions, il a la haute main sur les dossiers de la presse et de l'audiovisuel, y connaissant succès et échecs ­ lancement de Canal +, rachat manqué de France-Soir pour le compt