Tours, envoyée spéciale.
Au feutre rouge, un rappel scotché sur le percolateur: «Pensez à commander vos plants de pommes de terre.» En face, assis à une table du bistrot, les yeux dans le vague, Renaud Donnedieu de Vabres, chef de file UDF-RPR pour les élections régionales dans le Centre, attend le chaland.
Il n'y a pas grand monde ce matin-là à Tournon-Saint-Pierre, petite commune du fin fond de l'Indre-et-Loire, touchée par la désertification rurale. A Marie, la patronne, l'ancien directeur de cabinet de François Léotard demande ce qu'elle attend de la région. «Du monde, qu'on ait des clients dans le café.» Plus tard, dans les rues d'Yzeures-sur-Creuse, le candidat met la main sur une vieille dame: «Vous savez à quoi sert la région?» «Non.» «Eh bien, par exemple, la place derrière vous, c'est nous qui l'avons financée.» La retraitée se retourne: «Ah, ça? Eh bien, ce n'était pas la peine.» Pas facile. Mais, pour cette première journée de campagne, le nouveau député d'Indre-et-Loire n'entend pas se décourager et compte bien se coltiner un maximum de cantons avant le 15 mars. C'est qu'il n'a pas vraiment le choix; il ne peut l'emporter contre son rival socialiste, Michel Sapin, et garder le Centre dans le giron de la droite que si les campagnes plus favorables au RPR et à l'UDF que les villes dans cette région se mobilisent. Alors, le jeune énarque propre sur lui fait dans le rural, avec son lot de casse-croûte au boudin noir. Mais cela suffira-t-il?
Candidat nouveau. La gau