Des élections? Quelles élections? A trois semaines du scrutin des
régionales, Jospin-les-mains-propres ne s'est toujours pas décidé à plonger dans le cambouis électoral. A Matignon, pas de cellule spéciale, pas de briefing quotidien sur les sondages. Tout juste une réunion il y a trois semaines, une autre hier matin" «Jospin ne souhaite pas donner l'impression que c'est un enjeu national dans lequel il aurait à s'impliquer», explique un conseiller. Pour preuve, le nombre des meetings où il prendra la parole, qui vient d'être réduit à deux. Initialement, trois réunions publiques étaient prévues: à Paris, au Zénith, le 5 mars, pour une grand-messe de la gauche plurielle, en compagnie de Robert Hue et Dominique Voynet; à Toulouse, le 11 mars, non loin de Cintegabelle, où Jospin remet en jeu son mandat de conseiller général; et une troisième, pour laquelle il avait été envisagé plusieurs lieux (Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Aquitaine, Bretagne). Finalement, Lionel Jospin l'a purement rayée de ses tablettes.
«Un meeting par semaine, c'est suffisant», dit son entourage. Autant dire que, vue de l'hôtel Matignon, la campagne se limite à la période électorale «officielle», c'est-à-dire les quinze derniers jours précédant le scrutin. Quant aux ministres, outre ceux qui sont eux-mêmes candidats (Dominique Strauss-Kahn, Pierre Moscovici, Marie-George Buffet"), ils ont toute liberté d'aller porter la bonne parole dans les régions. Mais, à deux reprises, au cours des réunions bimensuelles d