Un coup à droite, un coup à gauche. Comme prévu, la commission des
lois de l'Assemblée nationale a rétabli hier la version initiale du projet de loi Chevènement sur l'entrée et le séjour des étrangers. Comme prévu, c'est donc le texte, déjà adopté en décembre dernier par l'Assemblée mais réécrit par le Sénat en janvier que les députés examinent en seconde lecture cet après midi. Présenté par le ministre de l'Intérieur, le projet de loi assouplit modérément les critères de régularisation et les règles de l'asile politique, supprime les certificats d'hébergement et prolonge de deux jours la durée de rétention des étrangers en situation irrégulière. Les séances qui s'annoncent au Palais-Bourbon pourraient donc avoir des airs de déjà-vu.
Elles pourraient cependant s'avérer plus coriaces que prévu. Hier, Claude Goasguen, député de Paris et secrétaire général de l'UDF, menaçait le gouvernement d'«une bataille très dure». Déjà très pugnace en décembre, il promettait cette fois 200 amendements, dont les trois quarts venus de son seul groupe. Du côté du RPR, Jean-Louis Debré promettait «une stratégie différente de celle d'avant les vacances» tout en annonçant que son groupe s'en tiendrait à la défense d'une quarantaine d'amendements. L'ancien ministre de l'intérieur a confié à Thierry Mariani (Vaucluse), un des plus ultras du RPR, le soin de plaider pour le renvoi du texte en commission.
L'approche des élections régionales n'est pas étrangère à ces grandes manoeuvres. L'issue des