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Libération

Le «procès des quatre» renvoyé. Accusés de pillage après une manif de chômeurs, ils ont été libérés.

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publié le 27 février 1998 à 19h08

L'audience a commencé en retard. Avant de tourner court. C'était

hier, à la 23e chambre correctionnelle de Paris. Dans le box: Karim, 29 ans; Guillaume, 27; Jean-Julien, 24; et Daniel, 37 ans. Ils sont accusés d'avoir participé, le 11 février, à une action de chômeurs contre un magasin Cash Converters du XIe arrondissement, à Paris. Leurs accusateurs, les sept policiers qui ont procédé à leurs interpellations, sont absents des débats. Ils devaient être cités comme témoins, mais personne. Un oubli du parquet, pourtant à l'origine des poursuites. Alors, c'est la confusion. Entre les faits, relatés par les policiers sur procès-verbaux et lus par le président du tribunal, et les versions des prévenus, tout diffère. Et voilà le substitut du procureur Hélène Pascot-Venot qui n'y tient plus. Prend la parole et coupe net les débats. Sa demande de renvoi du procès, au «nom de la recherche de la vérité», sera rapidement acceptée par le tribunal. Peu avant, un des avocats des prévenus, un oeil vers le public, dira son «étonnement» devant l'absence des policiers dans un tel procès, «quelque peu signalé». «Quelque peu signalé», c'est peu dire. Dans la salle, il y a les amis, les sympathisants, les familles des prévenus. Et autant de monde qui attend à la porte de la 23e. Parmi les témoins de la défense, bien présents ceux-là, on note Claire Villiers, responsable d'Agir contre le chômage! (AC!) C'est que l'affaire du Cash Converters n'est pas rien. Elle a marqué le mouvement des chômeur