Elles investissent«pour notre avenir», elles construisent«pour la
jeunesse» et elles «innovent» pour l'éternité. Les régions sont des institutions formidables. Et leurs présidents de grands explorateurs des lendemains qui chantent. Au moins en période électorale. Entre deux scrutins, c'est un peu plus contraint. Il faut rénover des lycées, financer des formations, acheter des trains régionaux, aider l'Etat à payer la construction d'une route, soutenir un bassin d'emploi et... ne pas effrayer le contribuable. Pourtant, de toutes les collectivités locales, les régions sont celles qui disposent de la plus grande liberté d'action. Alors c'est quoi, une politique régionale?
Dire non. D'abord, une affaire de sous. Les conseils régionaux ont certes des budgets beaucoup plus modestes que les communes et les départements, mais dont une moitié seulement est affectée aux dépenses obligatoires principalement le secteur éducation-formation (Libération du 21 février). Les exécutifs régionaux peuvent disposer du reste selon leurs priorités. En principe. En fait, il n'est pas toujours facile de résister aux sollicitations de l'Etat qui réclame l'aide des régions pour construire ici une route nationale, là des locaux universitaires, ailleurs une ligne de TGV. En clair, l'Etat a une fâcheuse tendance à considérer que les régions doivent se conformer à ses désirs. Et que les politiques régionales ne sont, au fond, que la prolongation de son action conduite au nom de l'intérêt général et du bien