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Libération

Régionales 98. Des présidents qui peuvent bourse délier. La moitié des fonds des régions sont affectés à leur politique.

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publié le 28 février 1998 à 19h11

Elles investissent«pour notre avenir», elles construisent«pour la

jeunesse» et elles «innovent» pour l'éternité. Les régions sont des institutions formidables. Et leurs présidents de grands explorateurs des lendemains qui chantent. Au moins en période électorale. Entre deux scrutins, c'est un peu plus contraint. Il faut rénover des lycées, financer des formations, acheter des trains régionaux, aider l'Etat à payer la construction d'une route, soutenir un bassin d'emploi et... ne pas effrayer le contribuable. Pourtant, de toutes les collectivités locales, les régions sont celles qui disposent de la plus grande liberté d'action. Alors c'est quoi, une politique régionale?

Dire non. D'abord, une affaire de sous. Les conseils régionaux ont certes des budgets beaucoup plus modestes que les communes et les départements, mais dont une moitié seulement est affectée aux dépenses obligatoires ­principalement le secteur éducation-formation (Libération du 21 février). Les exécutifs régionaux peuvent disposer du reste selon leurs priorités. En principe. En fait, il n'est pas toujours facile de résister aux sollicitations de l'Etat qui réclame l'aide des régions pour construire ici une route nationale, là des locaux universitaires, ailleurs une ligne de TGV. En clair, l'Etat a une fâcheuse tendance à considérer que les régions doivent se conformer à ses désirs. Et que les politiques régionales ne sont, au fond, que la prolongation de son action conduite au nom de l'intérêt général et du bien