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Libération

Régionales 98. Marie-George Buffet, patronne discrète de Seine-Saint-Denis. Communistes et socialistes cohabitent en bonne intelligence.

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publié le 28 février 1998 à 19h11

Ils sont deux à attendre sous la pluie qui désespère un peu plus ce

quartier de béton. Blouson de sports, chaussures de sports, ils attendent on ne sait trop quoi. Eux non plus. A peine descendue du car, elle les aperçoit. Et fonce sur eux. «Bonjour, je suis Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports"». Son chef adjoint de cabinet intervient pour apaiser les mines interloquées: «Non, rassurez-vous, ce n'est pas pour La caméra cachée"». Marie-George Buffet est une timide. Dire qu'elle est ministre, c'est une façon comme une autre d'engager la conversation, comme ça, sur un trottoir d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Plus facile que de dire: «Bonjour, je suis candidate de la gauche plurielle aux élections régionales....» Marie-George Buffet, 48 ans, n'aime manifestement pas trop cet exercice rituel des périodes d'élection. Elle sait aussi la patience qu'il faut avec des jeunes qui ne voient les élus que le temps d'une campagne. Mais la cause en vaut la peine: aider à faire basculer l'Ile-de-France dans le giron de la majorité, faire «sauter le verrou» pour que la politique du gouvernement trouve un relais. Alors, un paquet de tracts sous le bras, la ministre communiste bat le pavé. Doute. La pluie, les vacances scolaires et le match du Tournoi Ecosse-France dépeuplent les allées. Quand elle amorce la conversation, le doute l'effleure: «Pour bien faire comprendre ce qu'on fait pour eux, les emplois-jeunes et tout ça, il faudrait que je donne une interview