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Libération

Corse: l'Assemblée enquêtera sur des faits qu'elle connaît déjà. Une commission est créée sur l'utilisation des fonds publics.

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publié le 4 mars 1998 à 22h09

Une commission d'enquête parlementaire va se pencher sur

l'utilisation des fonds publics et la gestion des services publics en Corse. Ainsi en a décidé à l'unanimité, hier, l'Assemblée nationale. Dans six mois, la trentaine de parlementaires désignés remettront leur rapport, qui viendra s'ajouter aux précédents. S'il connaît la même destinée, il rejoindra dans le cimetière des bonnes intentions les mille pages d'auditions, recueillies par la mission d'information commune sur la Corse entre novembre 1997 et avril 1997. Une centaine de personnalités avait défilé devant les 40 parlementaires membres de la mission, au cours de 80 séances. Les aveux des uns et des autres, véritable florilège des passe-droits, manquements aux règles et compromissions, sont consignés en deux volumes édifiants. Policiers, magistrats, gendarmes, élus, fonctionnaires y racontent par le menu une Corse au quotidien, une Corse où les représentants de l'autorité ferment les yeux sur le racket et les groupes armés, une Corse où la justice n'instruit pas les plaintes de fonctionnaires menacés, une Corse où des endettés qui ne paient pas leurs dettes molestent en toute impunité ceux qui sont chargés de les recouvrer. Une Corse qui a connu, en 1996, 574 attentats à l'explosif, 20 perceptions rasées ou endommagées, des dizaines de gendarmeries mitraillées, des appartements et des véhicules de magistrats plastiqués. Tout y est, noir sur blanc. En vain.

La nouvelle entité mise sur pied hier risque d'être promise