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Libération

38 milliards pour l'exclusion, et la bénédiction de Chirac. Martine Aubry a présenté hier son programme triennal.

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publié le 5 mars 1998 à 22h13

Six ministres pour sept millions d'exclus. Martine Aubry a présenté,

hier en Conseil des ministres, son «programme triennal de lutte contre l'exclusion». A la sortie, flanquée de Marylise Lebranchu (PME), Bernard Kouchner (Santé), Marie-George Buffet (Jeunesse et Sports), Louis Besson (Logement) et Ségolène Royal (Enseignement scolaire), la ministre de l'Emploi et de la Solidarité l'a décliné devant la presse. Elle s'est dite convaincue que le retour de la croissance permettra de créer cette année «non pas 200 000 ou 300 000 emplois comme prévu, mais beaucoup plus». Malgré cela, «nous savons pertinemment qu'un grand nombre de nos concitoyens resteront sur le bord de la route». D'où ce programme «sans précédent», a-t-elle insisté, «par les acteurs qu'il mobilise et l'ampleur des moyens dégagés», environ 38 milliards sur trois ans, dont 8 pour des mesures déjà programmées (Libération du 4 mars). Le gouvernement espère encore grappiller 13 milliards, en provenance notamment du Fonds social européen. Pour arriver à ce résultat, Martine Aubry a dû batailler ferme contre son collègue des Finances, Dominique Strauss-Kahn, qui jugeait trop coûteux le volet emploi et qui s'est opposé à la couverture maladie universelle (CMU).

Le dispositif présenté s'attaque aux problèmes majeurs de l'emploi et de l'accès aux soins, mais aussi au logement, au surendettement, à l'éducation, à la culture et aux loisirs. Mesure toute symbolique, les SDF pourront recevoir une carte d'électeur s'ils dépend