Tout n'est pas à jeter dans l'héritage mitterrandiste. Droit
d'inventaire ou pas, les socialistes, par exemple, restent fidèles à l'ancien président quand il s'agit d'agiter l'épouvantail lepéniste. Avant chaque consultation, ils en ont usé et parfois abusé. La tradition se perpétue donc. Même si cela a été un peu plus compliqué que d'ordinaire, cette fois, du fait que les leaders de la droite ont cessé les accommodements avec l'extrême droite depuis plusieurs années . Rien d'angélique ou de moral dans leur attitude. Ils ont juste compris qu'au petit jeu de l'acoquinement, ils étaient toujours perdants; plus ils se montraient aimables, plus le FN prospérait. La campagne régionale à peine démarrée, Edouard Balladur a donc donné le la: pas de candidat RPR-UDF à une présidence de région s'il n'a pas de majorité relative. A un moment où la parole politique est dévalorisée, fallait-il mettre la promesse en doute comme si le parler vrai était un monopole de gauche? Depuis quelques jours, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, François Hollande et quelques autres usent de la rumeur: Séguin, Balladur, Léotard ont dit qu'ils feraient comme ci; mais, en fait, s'ils faisaient comme ça? S'ils laissaient des hommes de droite de moindre calibre s'entendre avec le FN pour conquérir des présidences? Et si, et si"? Stratégie du soupçon et de la rumeur qui n'élève pas le débat. A la recherche d'un renfort de publicité, le FN, lui, se réjouit de l'aubaine. Et de se prêter à la manoeuvre en pr