Lionel Jospin a attendu
J-10 pour entrer en campagne. Sans forcer. A l'image de son arrivée hier soir au Zenith de Paris. Sagement, pour ne pas dire modestement, derrière les ténors de la gauche plurielle. Rosissant de plaisir devant les quelque 5 000 personnes venues de toute l'Ile-de-France, pour l'un des rares temps forts de la campagne pour les élections régionales du 15 mars. Mais le Premier ministre n'était pas venu pour jouer les chefs de campagne: «Je ne suis pas à votre place. Mais je suis à vos côtés. Vous êtes les maîtres et les acteurs de cette campagne. Je ne m'en désinteresse pas mais je ne veux pas me substituer à vous», a-t-il dit. Il a même un peu forcé la dose, dans le registre de l'homme invisible: «Je me demande si je saurai encore parler dans une enceinte comme celle-ci. Certes je suis candidat moi aussi, mais dans mon modeste canton». Il en fait peut-être un peu trop" quoique le lapsus ravageur ne tarde pas. Parlant des fruits de la croissance, il bute et plutôt que de les faire «mûrir», il veut les faire «mourir». «Dans chaque journaliste, il y a un psychanalyste qui sommeille. J'ai fait un lapsus. J'y aurai droit demain, dans Libération peut-être...». Le divan est avancé... Il a de toute façon une toute autre analyse sur le feu. Il se plaît à donner aux scrutins régional et cantonal une valeur politique nationale: «Si vous gagnez ces élections régionales, cela sera un formidable point d'appui, cela sera un signe positif que les Français et les França