Les sondages baissent, la pression du FN monte et la gauche souffle
sur les braises: à neuf jours des élections régionales, la droite RPR-UDF traverse une phase de turbulences. De François Hollande à Laurent Fabius, les dirigeants du PS se succèdent pour mettre en garde la droite contre sa propension à succomber à la tentation lepéniste pour sauver quelques présidences de région. A ces avertissement répétés, la droite renvoie un écho quelque peu cacophonique: d'un côté, des leaders nationaux qui jurent qu'ils ne s'acoquineront jamais avec l'extrême droite, de l'autre, des responsables locaux qui ne crachent pas sur les voix des élus lepénistes.
Epouvantail. Mardi, le bureau national du PS avait demandé «solennellement» à la droite de ne pas présenter de candidat à la présidence de région où elle ne disposerait pas d'une majorité relative. Et Fabius avait craint le lendemain des «alliances subreptices ou des présidences-combines». A l'approche du scrutin, la gauche a intérêt à agiter l'épouvantail de collusions entre la droite et l'extrême droite: d'une part elle mobilise ainsi son électorat, d'autre part elle sème le trouble dans celui du RPR et de l'UDF qui, selon les dernières enquêtes d'opinion, demeure majoritairement hostile à une union droite-FN. Mais pour tactique qu'il soit, l'argument n'est pas dénué de fondement.
Certes, les principaux dirigeants nationaux du RPR et de l'UDF, d'Edouard Balladur à François Léotard, persistent à récuser l'éventualité d'un accord avec l