C'est l'une de ces évidences toujours bonnes à rappeler: les
sondages ne peuvent se substituer aux résultats électoraux. C'est d'autant plus vrai cette fois-ci que l'interdiction de publication, qui commence ce samedi à 24 heures, intervient alors qu'une majorité des Français s'intéresse peu ou pas du tout aux régionales du 15 mars, que la moitié d'entre eux ignore qu'il s'agit d'une élection à un tour, et qu'une forte minorité est incapable de donner l'appartenance politique du président sortant de leur région. Dans ces conditions, les instituts de sondage, qui au fil du temps ont appris la prudence, soulignent que l'une des principales difficultés est de mesurer le taux de participation à l'élection la mobilisation tardive des électeurs pouvant évidemment influer sur les résultats.
Une autre des difficultés tient à la configuration politique nouvelle des listes de la «gauche plurielle» puisque c'est la première fois, toutes élections confondues, que PS, PCF, Verts, MDC et PRG présentent d'emblée des listes communes dans une soixantaine de départements. Les Verts et le PCF se sont convaincus qu'ils avaient des sièges supplémentaires à y gagner. Reste à savoir si les électeurs seront, eux, séduits par le front monolithique de la gauche plurielle. De la même façon, plusieurs instituts de sondage ont évité de faire des projections trop précises sur la composition des futures assemblées: «C'est un peu dangereux quand, dans beaucoup de cas, les majorités régionales risquent de