Une semaine avant les élections régionales, et trois mois après le
début du mouvement, ils défilent encore. Samedi, les associations de chômeurs, AC!, MNCP, Apeis et les comités CGT ont réussi à mobiliser quelques milliers de manifestants dans cinq villes, Paris, Marseille, Toulouse, Rennes et Nancy. Partout, les collectifs des «sans» (sans-papiers, sans-logis") ont apporté leur concours, notamment les militants de Droits Devant!! Entre deux ondées, à Paris, le cortège réunit 10 000 personnes, un peu moins que lors de la journée du 17 janvier (12 000 manifestants). La CGT, venue en nombre, se place en tête et agace son monde. Les organisateurs ont prévu de défiler derrière une banderole «Un emploi, c'est un droit, un revenu, c'est un dû» dépourvue de toute étiquette, afin de n'exclure aucune des organisations présentes. Mais la CGT impose une autre banderole, siglée de «la bande des quatre», AC! MNCP, Apeis et CGT. Du coup, le défilé démarre dans l'énervement. Marchant l'un derrière l'autre, Annick Coupé (SUD) et François Dessanti (comité CGT) s'engueulent ouvertement. Relégué à l'arrière plan, le Collectif national des droits des femmes navigue avec sa bannière pour remonter le courant. Tout en rappelant son «attachement à la pluralité du mouvement», Claire Villers, d'AC!, râle contre les «difficultés d'unité» avec la CGT, tandis que Jacqueline Lazare, membre du bureau confédéral du syndicat, répète sur le ton de la satisfaction que «la CGT est devenue la première organis