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Libération

Occupation abrégée à l'ENS.

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publié le 9 mars 1998 à 22h28

A Paris, ça devient presque un rituel. Sitôt la manifestation de

chômeurs parvenue à son point de dissolution, place de la Nation, un groupe de 200 à 300 jeunes se forme dans un coin. Subitement, sur un signe, ils s'engouffrent au pas de course dans le métro pour une destination «inconnue». Samedi, ils ont jeté leur dévolu sur l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, occupée pendant plusieurs jours en janvier. Mais cette fois, l'occupation a tourné court. Les forces de l'ordre ont évacué et interpellé 318 manifestants dans la soirée. Hier matin, un seul était toujours en garde à vue et devait être présenté au parquet, pour avoir blessé au visage un gendarme mobile en jetant un projectile, selon la police qui affirme que les manifestants ont «tenté de provoquer des incendies, pillé les réserves alimentaires de l'établissement et occasionné des dégâts dans les cuisines». Le directeur de l'ENS a porté plainte pour dégradations.

Ce groupe, qui se revendique comme des «chômeurs et précaires, sans étiquette», représente un ensemble assez hétéroclite, lequel se retrouve tous les jours en assemblée générale à la fac de Jussieu. Le Comité d'action lycéens (CAL), né le 14 janvier, en fait partie, ses membres se considérant comme «de futurs chômeurs» dans une «société de merde». Leur présence suffit à rendre nerveuse la police. Fait inhabituel, samedi, trois cars de CRS suivaient de près le cortège, devant les camions-poubelles, tandis que les jeunes, masqués façon carnaval, dansaient