Besançon envoyée spéciale
Toute la journée, un camion sono a crié son annonce à la ville: «Ce soir, meeting des trois ministres franc-comtois de Lionel Jospin: Pierre Moscovici, Jean-Pierre Chevènement et Dominique Voynet"» C'est l'heure. La salle tout en dorures est pleine. La ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire s'éclipse quelques instants, conformément, dit-elle, au conseil prodigué par Jacques Chirac: «Vous pissez quand vous pouvez, vous bouffez quand vous pouvez, parce que quand vous êtes ministre vous ne savez jamais quand vous pourrez recommencer.» Etonnement de son collègue, ministre des Affaires européennes: «Tiens, moi j'ai entendu une autre version: vous pissez quand vous pouvez, vous baisez quand vous pouvez, parce que quand vous êtes ministre vous ne savez jamais quand vous pouvez recommencer.» Jean-Pierre Chevènement arrive. Pas le même genre d'humour. Les trois s'alignent pour célébrer ensemble une possible victoire de la gauche plurielle en Franche-Comté. Tout miel en cette lune de fiel. Trêve. A l'heure du goûter, Moscovici croque un boudoir: «Les campagnes, ça me détend», dit-il. C'est lui le porte-parole régional de la gauche dans la région, mais il n'est pas candidat au poste de président. Il promène un air vaguement absent de pépinière d'entreprise en rue piétonne, assiste à une conférence de presse des femmes de la majorité plurielle en leur glissant«votre affaire est assez castratrice», discute saucisse de Morteau à la bouche