La défaite des régionales n'est pas encore consom-mée. Mais les
grandes manoeuvres ont commencé à droite. Avec Jacques Chirac en embuscade. Discret pendant cette campagne à haut risque pour éviter d'égratigner sa cote de popularité toute neuve, le chef de l'Etat a vu en rafale, lundi, Philippe Séguin, mardi, François Léotard et, hier, François Bayrou. Avec les président de l'UDF et de Force démocrate, l'entretien s'est déroulé à l'Elysée. En revanche, le président du RPR a eu droit à un dîner sous l'oeil des photographes dans un restaurant parisien, le D'Chez eux. -«Pour montrer qu'il est bien d'chez nous, qu'il est bien avec nous pendant cette campagne», ironise l'ancien ministre Eric Raoult, tête de liste de l'opposition en Seine-Saint-Denis. La contribution du président de la République aux régionales se borne à cette tournée des popotes. C'est assez pour Philippe Séguin. Contrairement à Renaud Donnedieu de Vabres, bras droit de François Léotard et leader de l'opposition dans le Centre, le président du RPR a repoussé toute intervention présidentielle, remarquant, avec son humour grinçant: «Il ne manquerait plus que ça.» Formule ambiguë. Le député des Vosges a pu vouloir tout à la fois protéger Jacques Chirac dans ce combat douteux des régionales «Si on fait 10% on aura de la chance», dit-il en ironisant comme s'en défier. Il qualifie d'ailleurs de «bulles de savon» les bons sondages sur lesquels surfent le chef de l'Etat. Et explique la future déculottée de la droite