Sauf «tremblement de terre», comme dirait Charles Pasqua, le
résultat des cantonales qui se joueront les 15 et 22 mars risque d'être moins spectaculaire que celui des régionales. On ne bouscule pas comme ça la France des cantons, rurale et (presque) éternelle. Les sortants, généralement bien implantés, y alignent des années de service. L'assemblée départementale est renouvelable par moitié tous les trois ans, ce qui amortit mécaniquement les tendances du moment. Enfin, à la différence du scrutin régional proportionnelle départementale à un tour , le mode d'élection des conseillers généraux suffrage uninominal majoritaire à deux tours évite l'éparpillement des candidatures et la dispersion des voix des électeurs, au profit du traditionnel antagonisme droite-gauche. En bref, les cantonales sont des élections de notables, où les candidats privilégient volontiers leur notoriété personnelle au détriment des revendications partisanes comme en témoignent les flopées de «divers droite» élus dans les assemblées départementales.
Evidemment, l'électeur peut toujours changer ses habitudes. Les législatives du printemps ont montré qu'après tout des notables réputés bien implantés (l'UDF André Rossinot à Nancy, le socialiste Jean Auroux à Roanne) pouvaient eux aussi être remerciés. Il n'est pas exclu non plus qu'après les appels répétés au «renouvellement» et à la féminisation lancés par les partis, les électeurs aient enfin envie de passer des paroles aux actes: à titre d'exemple