Entre le président du CNPF, Ernest-Antoine Seillière et les pouvoirs
publics, l'heure est désormais au dialogue. Le patron des patrons français sera en effet reçu par Lionel Jospin le 30 mars. Soit cinq jours après l'examen en deuxième lecture du texte de loi sur les 35 heures par l'Assemblée nationale. Une petite déception pour Seillière, qui aurait souhaité que le rendez-vous tombe juste avant l'Assemblée. Du coup, le président de l'organisation patronale a borduré les choses, en envoyant dès hier une lettre de trois pages au Premier ministre. Le président du CNPF y renouvelle ses mises en garde. Mais surtout, il réclame un délai supplémentaire de deux ans avant la mise en oeuvre des 35 heures pour les entreprises de plus de 20 salariés, initialement prévue en l'an 2000 (en 2002 pour les autres). Avant cette date, un bilan des négociations en cours sera mené et servira à l'élaboration d'un deuxième projet de loi , précisant les modalités d'application des 35 heures. Ernest-Antoine Seillière juge «trop bref le délai imparti pour l'établissement de ce bilan» et demande qu'il soit «impérativement allongé». Ce qui aurait pour conséquence, souligne-t-il, de supprimer «le seuil artificiellement créé entre les entreprises comptant plus ou moins de 20 salariés».
Sans illusions, il reconnaît également que «certaines entreprises, bien sûr, pourront s'adapter aux conditions nouvelles ou se laisseront tenter par les importantes subventions qui leur seront offertes». Fort de ce constat