Toulon, Draguignan, envoyé spécial.
François Léotard avait appelé sa liste «Le printemps du Var». Le printemps est là, mais Léo n'y est pas. La droite républicaine, dont il s'était autoproclamé leader régional, n'est arrivée que troisième, dimanche, dans le Var, avec 24,43%, loin derrière la gauche plurielle (29,43%) et le Front national (28,99%). Même en y ajoutant les 4,43% du dissident RPR Bruno Aycard, on reste loin des 37,7% obtenus par la droite aux législatives de juin 1997 dans le département. Une sacrée claque, également ressentie dans d'autres départements, qui vaut à la droite de perdre onze sièges à la région. Ici, ceux qui veulent se rassurer attribuent l'échec au «rejet» du président de l'UDF. Les autres estiment que le mal va au-delà: la droite n'a plus ni langage cohérent, ni hommes crédibles. Pendant ce temps, Jean-Marie Le Chevallier sirote sa bière glacée à la santé des «has been». Tête de liste aux régionales, le maire FN de Toulon a fait gagner quatre points à son parti depuis 1992. Il biche: «L'échec de Léotard, c'est l'échec de la ligne anti-Le Pen, qui conduit à la mort politique. Le Var est exemplaire. Une vision prémonitoire pour la France.»
Pour les cantonales, le séisme est identique. A Hyères, à la Seyne, les hommes de Le Pen voguent au-delà des 30%. A Toulon, dans les trois cantons renouvelables, le FN vire en tête, totalisant de 33 à 38%. L'extrême droite s'ancre, même si elle gagne peu en voix. Les «affaires» qui entourent la mairie toulonna