Au lendemain des régionales, Lionel Jospin est sous pression. Des
communistes? Des Verts? De l'opposition? Non, de ses propres ministres, et sur un sujet inattendu: un éventuel remaniement ministériel. Il y a deux mois, c'était Martine Aubry, dont le ministère couvre l'Emploi, les Affaires sociales et la Ville, qui réclamait publiquement à Jospin la création d'un secrétariat d'Etat à la Ville, afin de soulager sa tâche. Maintenant, c'est au tour de Catherine Trautmann d'annoncer, quoi qu'elle en dise (lire l'interview en page médias), sa volonté d'abandonner la fonction de porte-parole du gouvernement. En effet, expliquant que sa «double casquette» (communication du gouvernement et portefeuille de la Communication et de la Culture)«posait question», elle a déclaré hier qu'elle souhaitait «se consacrer pleinement» à la second partie de ses fonctions.
Même si Matignon affiche officiellement la plus grande sérénité, ce genre de déclaration n'est pas du goût de Jospin. Celui-ci s'emploie à tenir la vie du gouvernement le plus éloignée possible des joutes électorales, au point, ces dernières semaines, de faire passer le message qu'il était très réticent à l'idée d'un remaniement, même léger. Mais Catherine Trautmann a ses raisons pour lui forcer la main. Lasse d'être brocardée dans le microcosme politique à propos de la manière avec laquelle elle s'acquitte de sa mission de porte-parole, elle s'était inquiétée de l'hypothèse évoquée il y a quelques semaines, selon laquelle un secr