Elle n'est pas si éloignée l'époque où l'impôt était calculé sur le nombre et la taille des portes et fenêtres des habitations. La loi du 4 frimaire an VII (24 mars 1798), votée par le Directoire, permettait à l'administration fiscale de calculer l'impôt sans déclaration ni inquisition. Elle eut sur l'architecture une influence inattendue, puisqu'à l'époque, quiconque faisait construire sa maison gardait présent à l'esprit qu'il était aussi un contribuable" ce qui conduisait à réduire sensiblement la taille et le nombre des fenêtres.
Redistribution de la richesse. La taxe sur les portes et fenêtres peut faire sourire aujourd'hui. C'est pourtant dans la période révolutionnaire que l'impôt sur le revenu actuel trouve ses origines. L'Assemblée constituante de 1789 s'est donné, parmi d'autres priorités, celle d'établir un système fiscal qui prenne davantage en compte la redistribution des richesses des citoyens les plus fortunés en direction des plus démunis. Elle a remplacé l'impôt «personnel» (la taille), qui prenait en considération la personnalité du contribuable puisque seuls les roturiers riches y étaient assujettis, par une fiscalité «réelle» assise sur les sources de revenus, abstraction faite de la personnalité du contribuable (1). En fait, le système fiscal mis en place par les révolutionnaires reposait essentiellement sur le foncier, principale richesse à l'époque. Les revenus effectifs de l'industrie, du commerce, des professions libérales, et surtout