L'UDF a explosé. Hier soir, François Bayrou s'est lancé dans une
échappée solitaire proposant la création d'un nouveau parti pour remplacer l'UDF. Réaction immédiate du président de la confédération, François Léotard, qui a dénoncé cette initiative «plus personnelle que collégiale». Alain Madelin a aussi tempêté, se disant «surpris» de la sécession de l'ancien ministre de l'Education. Récit d'une journée mouvementée.
Initiative. Petit déjeuner hebdomadaire des députés de Force démocrate. Bayrou est gonflé à bloc. La veille, en refusant de demander la démission des cinq présidents de région ayant accepté les voix du Front national, son rival Alain Madelin a opéré une sortie de route. Le président de FD pense que l'heure est venue pour lui de lancer son fameux «parti du centre». Une Rolls Royce de l'an 2000 qui réunirait tous les partisans d'une ligne dure à l'égard du FN. «Il y a une initiative à prendre», explique-t-il aux députés. L'accueil est favorable, mais pas délirant d'enthousiasme. Léonce Déprez (Pas-de-Calais), André Santini (Hauts-de-Seine) et Bernard Bosson (Savoie) sont partants. Christine Boutin (Yvelines) dit OK «pourvu que l'on continue à défendre les valeurs de la démocratie chrétienne».
D'autres craignent la précipitation. Pierre Méhaignerie (Ille-et-Vilaine): «Il ne faut pas partir à la légère. L'UDF est finie, mais il faut d'abord consulter la base. On ne peut pas se permettre de se retrouver marginalisés.» Dominique Baudis, maire de Toulouse, prévient: «Att