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Libération

Le projet de loi sur l'exclusion adopté en Conseil des ministres. Chirac a repris à son compte les critiques des associations.

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publié le 26 mars 1998 à 21h27

Le projet de loi de lutte contre les exclusions a été adopté hier en

Conseil des ministres. En l'absence de Martine Aubry, «souffrante» selon son entourage, c'est le secrétaire d'Etat à la Santé, Bernard Kouchner, qui a été chargé de se livrer à l'exercice formel de sa présentation. Très attendu par les associations qui luttent contre la pauvreté, le texte, sur lequel ont planché pas moins de dix-neuf ministères, commence à susciter un débat de société sur les approches possibles de la lutte contre la précarité. Dès hier, le président de la République a demandé au gouvernement de veiller à ce que «les aides publiques ne désavantagent pas ceux qui travaillent». L'Elysée souhaite «infléchir l'état d'esprit du projet de loi», et demande à ce que l'insertion prime sur les mesures d'assistance. «Il faut donner au travail la priorité sur l'assistance, organiser le retour vers l'emploi, lier solidarité nationale et responsabilité individuelle», a dit Chirac en Conseil des ministres, estimant que «la réflexion doit encore progresser» concernant les mesures envisagées.

Habilement, le chef de l'Etat se fraye une place pour occuper le terrain. Il reprend à son compte des critiques faites au projet gouvernemental par le monde associatif (Libération du 24 mars). ATD-Quart Monde, Emmaüs, l'Armée du Salut jugent en effet trop faibles en termes quantitatifs les mesures tendant à favoriser le retour à l'emploi des personnes touchées par l'exclusion. Toutes demandent une augmentation du nombr